Les fous rires
A Lionel (5 juin 1961 - 6 mars 2006)
Parfois en rêve tu m'apparais.
Nous sommes en gare de Lille où tu m'accueilles. Tu parles peu malgré la somme d'événements dont tu souhaites me parler, ce qu'est ta vie depuis ton départ. Je te raconte les livres de science-fiction, les paysages, les oiseaux, les sourires, la colère de t'avoir perdu, la souffrance de celles qui t'ont aimé. Je radote, je te l'ai déjà dit la fois d'avant. Ce rêve est comme un cauchemar qui se répète sans la peur et la sueur au réveil.
Je finirai par comprendre, t'apprivoiser, entendre ce que tu me dis et que ma voix couvre. Je m'attache à des riens, tes cendres au pied du rosier d'un jardin dont j'ai perdu l'adresse, ta photo que je n'ai plus, une autre photo que j'avais barbouillé à l'encre et au feutre il y a trente ans pour te faire ressembler à un alien à antennes.
J'ai des boites à gâteaux pleines de tes lettres. Lorsque nous échangions les critiques des livres, des films que nous avions vu. Les partitions, les montages, les cassettes audio. Des cartes postales de cimetières que tu adorais fréquenter, tiens te voilà bien, maintenant que tu es coincé là-bas pour toujours ! Je t'envoyais des cassettes où je faisais battre ma grosse caisse et ma charley pour te donner le tempo, on faisait de la musique d'instituteurs pour em... ta mère. C'était le temps d'avant les machines quand on développait nos photos noir et blanc sous l'escalier. Le révélateur avait une meilleur odeur que tes chats.
Combien d'étoiles avons-nous compté la nuit venue ? La Grande Ourse, le Petit Panda, la Fraise Tagada, pas un seul extra-terrestre à l'horizon ! Les ingrats... On ne se serait pas barré avec eux de toute façon, ils devaient trop ressembler à des Américains. On préférait l'Afrique et les percus jouées jusqu'à pas d'heure, le vaudou, la transe, non la fièvre c'était le palu.
Les fous rires, les nuits blanches à attendre les fantômes et tirer les tarots pour gagner de quoi payer nos places de concert. Les fous rires, les filles, la musique, les filles, les grandes, les grosses, les pas belles qu'on aimait bien vu qu'elles nous aimaient et qu'on était pas beaux, ni grands, ni gros.
Les fous rires, les volutes de fumée, la cigarette, j'ai arrêté il y a dix ans, la cigarette, qui t'a arrêté il y a quatre ans. Je ne t'ai pas vu bardé de tuyaux à l'hôpital avant qu'ils te débranchent pour de bon, tu devais ressembler enfin à un extra-terrestre. Est-ce qu'ils ont donné ton poumon, celui qui te restait, à tes chats ? me demande la gamine. Je suis triste humide comme une serpillère, j'ai envie de lui crier dessus et ça me fait marrer, non pas de mou pour les chats, ça ne se fait pas. Elle a tout compris la gamine, rire encore ensemble. C'est ce qui me manque, les fous rires...
Parfois en rêve tu m'apparais.
Nous sommes en gare de Lille où tu m'accueilles. Tu parles peu malgré la somme d'événements dont tu souhaites me parler, ce qu'est ta vie depuis ton départ. Je te raconte les livres de science-fiction, les paysages, les oiseaux, les sourires, la colère de t'avoir perdu, la souffrance de celles qui t'ont aimé. Je radote, je te l'ai déjà dit la fois d'avant. Ce rêve est comme un cauchemar qui se répète sans la peur et la sueur au réveil.
Je finirai par comprendre, t'apprivoiser, entendre ce que tu me dis et que ma voix couvre. Je m'attache à des riens, tes cendres au pied du rosier d'un jardin dont j'ai perdu l'adresse, ta photo que je n'ai plus, une autre photo que j'avais barbouillé à l'encre et au feutre il y a trente ans pour te faire ressembler à un alien à antennes.
Planète Potiron
Combien d'étoiles avons-nous compté la nuit venue ? La Grande Ourse, le Petit Panda, la Fraise Tagada, pas un seul extra-terrestre à l'horizon ! Les ingrats... On ne se serait pas barré avec eux de toute façon, ils devaient trop ressembler à des Américains. On préférait l'Afrique et les percus jouées jusqu'à pas d'heure, le vaudou, la transe, non la fièvre c'était le palu.
Les fous rires, les nuits blanches à attendre les fantômes et tirer les tarots pour gagner de quoi payer nos places de concert. Les fous rires, les filles, la musique, les filles, les grandes, les grosses, les pas belles qu'on aimait bien vu qu'elles nous aimaient et qu'on était pas beaux, ni grands, ni gros.
Les fous rires, les volutes de fumée, la cigarette, j'ai arrêté il y a dix ans, la cigarette, qui t'a arrêté il y a quatre ans. Je ne t'ai pas vu bardé de tuyaux à l'hôpital avant qu'ils te débranchent pour de bon, tu devais ressembler enfin à un extra-terrestre. Est-ce qu'ils ont donné ton poumon, celui qui te restait, à tes chats ? me demande la gamine. Je suis triste humide comme une serpillère, j'ai envie de lui crier dessus et ça me fait marrer, non pas de mou pour les chats, ça ne se fait pas. Elle a tout compris la gamine, rire encore ensemble. C'est ce qui me manque, les fous rires...
.......Bisous Darthmagus !
RépondreSupprimerBonjour Philippe, Superbe compo ! j'espère que tes images ne sont pas le résultat de ta vision du monde pour dans quelques années, mais....ça pourrait arriver qu'il ne reste que quelques oiseaux et rien d'autre sur cette pauvre terre que l'on empoisonne chaque jour! Bon week end, amitiés, Corinne
RépondreSupprimerTrop de soucis avec internet je repasse bisou
RépondreSupprimerT'es superbe PHIL la fraise Tagada
RépondreSupprimerj'aime venir chez toi pour te lire tes textes sont sublimes donc il te faut continuer car c'est un grand bonheur tu sais. Et rire oui c'est necessaire dans notre vie cette vie de joie et de tristesse. Cette tristesse qui est là et qui ne veut partir.
Merci phil
Bonjour je ne vois même pas ton texte
RépondreSupprimerje vais donc revenir
Tu vas rire j'étais en train de lire ton com et il est parti dsl mais je n'ai pu terminer
RépondreSupprimerMais non je le vois maintenant. je suis malade je pense. Donc SOURIRE
RépondreSupprimerBravo Phil t'es le meilleur ce soir Et je vais me servir un p'tit verre
Bravo Philippe!
RépondreSupprimerJe crois que c'est celle que je préfère de toutes tes créations!
Bonne soirée!
Quelle compo, étrange et puissante... comme ton texte. Félicitations...
RépondreSupprimerBel hommage à Lionel! Avec les souvenirs la vie continue et nous restitue ces morceaux de bonheur que nous avons vécus!
RépondreSupprimerLa vie devient douce et nous apprécions les tout petits bonheurs de chaque jour: un mot gentil , un sourire, une superbe création comme celle que tu nous fais partager! Merci!
Es tu en train de dormir!
RépondreSupprimerJe me leve donc petit café pour commencer ma journée
Bon dimanche
Bonne journée
RépondreSupprimerPhil et à moi non plus tu sais. le calme après la tempête et crois moi j'ai besoin de calme aujourd'hui. Donc tout en douceur pour ce jour
RépondreSupprimerTon texte est sublime. Très émouvant, et si vivant. Tu as l'art de partager avec beaucoup de pudeur et de respect tes sentiments. Tes mots soufflent dans notre esprit un vent d'images colorées un peu folles. Un bel hommage et reflet d'une profonde amitié. J'entends à la fois les éclats de rire et ta tristesse, et je ne sais plus quoi dire.
RépondreSupprimerMagnifique compo ! Et vive les éclats de rire !
RépondreSupprimermerci de tes encouragements pour mon nouveau blog. J'espère qu'il plaira...
Au fait, tu es comme moi chez blogger, et j'ai une question. Comment fais tu pour les stat de ta journée ou du mois (en terme de visites)?
A bientôt !
C'est sous la neige encore que je viens te dire bonsoir. Donc demain je serai ici car impossible de sortir ma voiture la vie ici en ce moment est ainsi
RépondreSupprimer:-o Alors là ! je m'incline bien bas ... BRAVO
RépondreSupprimermagnifique
bonne soirée
C'est ce qui me manque aussi avec mon frère, les fous-rires...
RépondreSupprimerIl est beau cet hommage, très beau et émouvant...