Vers le vent

Mouettes rieuses A mon arrivée, les grandes aigrettes fuient sans un bruit. Il n'y a que la rumeur sourde des Bernaches du Canada au loin dans la Réserve et, plus près dans le bois, les appels des corneilles. Canards colvert Près du pont qui enjambe la Sauer, les mouettes rieuses s'apprêtent à donner le départ de la 1ère course, les canards colvert attendent sagement sur la ligne. En habit blanc, les cygnes chassent des tribunes l'oie rieuse qui n'a pas voulu parier... Oie rieuse Oie cygnoide

Je me rappelle parfois mes rêves. Les plus étranges, les plus cocasses. Me réveiller en sueur parce que j'allais au travail en chaussons. Me rendormir parce que la fille entrevue était drôlement jolie... Le rêve qui m'apaise en ce moment, ce sont les oiseaux. Perchés, en vol ou posés. C'est un rêve qui revient souvent. L'oiseau apparait et l'agitation cesse. Le calme, la quiétude... Je lève la tête, j'observe et me rendors. Il arrive que la balade m'entraine vers le rêve et la nuit. Lorsque je surprends dans le viseur de mon APN une scène presque déjà vue, déjà rêvée. Comme ces canards en famille ou ces fuligules endimanchés dès l'aube. Cela me touche profondément et je ne sais pas dire pourquoi. C'est assez bizarre de constater qu'on peut être ému par le petit théâtre des oiseaux. Lorsque je constate autour de moi, le nombre de gens qui se rêvent en oiseau... je ne suis pas seul, c'est assez commun. Ce qui est moins commun est sans doute

J'ai pu capter pendant quelques instants ce couple de fuligules morillons assez farouches. La femelle est entièrement sombre et plus petite que le mâle. Ils faisaient des allers-retours dans le Fahrgiessen, ce bras mort du Rhin où j'observe les libellules. Ils ne cherchaient pas à se nourrir ou à nicher. A moins que ce soit leur façon de chercher un lieu sur où nicher. Le couple de cygnes qui couvent en aval les ont dissuadés de squatter leur pouponnière...

  Je marche. Les rives de l'étang sont peuplées de cris, d'appels et de réponses. Le mâle appelle la femelle au nid qui répond par un bruit de bec un peu mat. Est-ce la foulque ou la grèbe ? Le mâle plonge, disparait, émerge enfin. La femelle appelle : est-ce toi ? Le mâle grince pour qu'elle le reconnaisse. Je marche. La femelle se tait, se confond avec les tiges sèches en attendant que je m'éloigne. Cela dure toute la journée. Jusqu'au coucher du soleil. C'est toujours ainsi et depuis la nuit des temps. Je marche et j'observe ce petit moment d'éternité...   Canard Colvert Cygne tuberculé Foulque macroule Grèbe huppé

Aux étangs de Saint-Pierre, je suis tombé sous le charme de ces paisibles canes colvert...