Vers le vent

Epervière en cyme ? Il y a quelques années, je pestais contre les faucheuses qui ratiboisaient les rives du Rhin. Aujourd’hui, il n’y a plus d’argent pour faire fonctionner les machines. Alors, l’herbe et les fleurs poussent. Les élus, les responsables, les gestionnaires parlent désormais de « fauche raisonnée » ! Laissons-les pérorer, se vanter de ce qu’ils ne font pas, de ce que la nature fait… profitons de ces friches fleuries ! Grande marguerite Orchis pyramidal Réséda jaune Sauge des prés Tussilage ?

Sauge des prés Dans les friches, les belles se succèdent. C’est la sauge commune qui attire mon regard depuis quelques jours. Comme je n’ai pas cherché de muguet, elle le remplacera avantageusement : bon 1er mai ! Sauge des prés

Carotte sauvage Le ciel couvert, le vent, la pluie m’éloignent de la petite friche où je rêve en regardant la lumière de la fin d’après-midi bercer les ombellifères. Si ça continue, il faudra que ça cesse ! ;-) Carotte sauvage Carotte sauvage Carotte sauvage Carotte sauvage

Azuré Les friches ne manquent pas le long du Rhin. Comparées aux surfaces ratiboisées avec soin, ce sont de petits espaces. A l'heure où l'on constate en France le déclin des butineurs de tout poil, ces friches sont insuffisantes. Sur chacune d'entre elles, j'ai assez d'une main pour compter les papillons. Cette préoccupation qui peut paraitre triviale aujourd'hui nous menace tous, hélas ! Azuré Azuré Azuré Azuré Voir ou revoir : Presqu'endormis Chat perché

Lorsque j'ai aperçu au début du printemps les engins de chantier près de la friche où je captais les orchidées les années précédentes, j'ai craint le pire. J'ai constaté récemment que la sente qui la bordait avait été élargie, rendue carrossable et que, sans raison, la friche voisine avait été recouverte de la terre de remblai. Une bêtise de plus! Fréquente, hélas, le long du Rhin. Une friche à orchidées après travaux Ces derniers jours, à quelques dizaines de mètres de la friche, des orchis se dressent fièrement. Combien d'années leur faudra-t-il pour repeupler le petit espace que la bêtise humaine a anéanti? Jamais vu un élu y admirer les orchidées et les caloptéryx. Pourtant, à l'entrée du village, il y a un petit panneau dont les libellules annoncent fièrement que la commune est une commune verte, propre sur elle et tout le toutim. Oui, c'est certain : ici, les rues sont propres, les têtes sont creuses. Orchis militaire Orchis militaire

Demi-deuils J'ai souvent pesté ici contre les faucheuses qui ratiboisaient sans distinction des zones naturelles "protégées". A force de chercher les lieux où les machines ne pouvaient pas poser le pied, j'ai fini par trouver quelques friches oubliées près du Rhin. Je ne vais pas les géolocaliser car je sais qu'un imbécile ne manquera pas la semaine suivante d'y envoyer une équipe d'exterminateurs piétons. Comme un peu partout hélas, on n'envisage plus la nature que domestiquée, policée. S'ils le pouvaient, les imbéciles pareraient de guirlandes lumineuses les bois des cerfs de nos forets afin de les rendre plus "festifs" à Noël! Sans doute changeraient-ils le nom de ce beau papillon, Demi-deuil, en quelque chose de plus convenable, de moins funèbre? Les Demi-deuils sont les rois de cette friche où se reposent parfois quelques Caloptéryx et d'autres papillons. Je remercie ceux qui les ont épargnés, ceux qui ont encore un peu de

Coquelicots Je suis souvent passé près de cette friche sans m’arrêter. Elle est en partie cernée de barbelés pour empêcher les gens d'y déposer des détritus. La lumière du matin et les coquelicots m'ont incité à franchir le fossé à sec, à trouver une brèche dans la cloture. C'est un endroit qui ne paie pas de mine et qui me plait. Coquelicots Coquelicots A lire aussi : Jaune et jolie

Il y a quelques années déjà à la sortie de Paimpol, sur la route de Lézardrieux, une belle et discrète friche fleurissait les accotements. Depuis, l'idée a fait du chemin et on trouve des friches fleuries un peu partout. C'est à la mode. Et moche! Ce désordre organisé me déprime. J'ai l'impression que les jardiniers municipaux essaient à grand peine d'imiter les tableaux de Monet. Des brassées de fleurs "sauvages" semées sans génie, alignées comme des poireaux. Les paysans ont aussi leurs jachères fleuries, un peu plus vastes. Un peu partout les mêmes variétés. La plupart du temps, je ne vois pas grand monde dans ces friches. Peu d'insectes, peu de butineurs, peu d'admirateurs. Qui regarde ces fleurs que les papillons et les abeilles semblent bouder ? Friche fleurie Personne ne regarde davantage les friches naturelles dont le désordre me plait. La variété des fleurs, leur ordonnancement, leur croissance, le nombre et la qualité des butineur